Deux fois primée pour ses écrits en Guyane, Nitza Cavalier, 23 ans, étudiante à Cayenne, à quitté son île natale, Haïti, en 2018, deux mois avant un drame : l'assassinat de son père.  Originaire de Côtes-de-fer au sud-est de l'île, elle grandit à Port-au-Prince, où elle se découvre une passion pour le théâtre et co-signe plusieurs pièces.  En Guyane, elle n'a pas encore trouvé les leviers pour mettre en scène ses envies, incarner dans des projets artistiques sa vision déjà bien définie de son rôle d'écrivaine. Mais rentrer à Haïti est exclu pour le moment, même si Nitza compte bien y retourner un jour.  Nitza mesure sa chance de pouvoir étudier, de faire de la radio, de garder le sourire coûte que coûte, même si elle ne peut compter ni sur un titre de séjour, ni sur une bourse, ce qui limite évidemment l'expression de son talent et ses perspectives à court terme.  Au micro de Françoise Ramel, cette jeune haïtienne fait preuve d'une grande force. Sa maturité, sa capacité à prendre du recul, se traduisent dans chacune de ses réponses quelque soit le sujet. Avec un naturel et un sens de la repartie qui la rendent encore plus attachante.  Elle est vive et brillante, ses textes sont puissants et imagés. Ils raisonnent encore dans le silence qui s'ensuit tant sa voix nous transporte ailleurs. Son vécu du théâtre donne une belle tonalité à l'entretien. autant que son respect de la langue, sa langue, le créole haïtien, ou le français.  Un grand moment dans l'histoire de Femmes de caractères ? Une étoile montante de la scène littéraire de demain ? Assurément.   .